Les aventures du scf à Port-Camargue

 

Samedi 13 mai (13, chiffre prémonitoire ?), le subaquatique club Forézien avait décidé d’aller tremper ses palmes (de façon non académique) à Port Camargue pour la première fois. Choix audacieux d’Olivier, son responsable des sorties, mais choix innovant.

Départ donc du club à 4h45 pour les deux minibus rutilants. Enfin presque à 4h45 : 5 minutes de retard pour notre couple de niveaux 1 Eric et Sylvie (et si on leur collait 10% de pénalités de retard à eux aussi ?).

Nos hôtes, XX et XY, que nous appellerons chérie et amour(enfin, c’est comme ça qu’ils s’appelaient) , nous attendaient pour un petit-déjeuner pantagruélique (ou famélique, je sais plus…).

Préparation du matériel : notre petit nouveau Vincent, pour qui c’était la première plongée avec le scf, cherche de partout son bloc 10. «  c’est moi qui l’ai, avoue Sébastien, je trouvais pas le 9 alors j’ai pris le 10 ». Logique, non ?

Et nous voilà partis pour 45 minutes de zodiac, direction le site de plongée « l’italien », une épave immergée à 36 mètres pour les autonomes avant d’enchaîner une plongée sur une autre épave pour les niveaux 1, donc pas de temps à perdre… vu qu’on est pressés, parait-il…

Une fois arrivés sur site (à noter une arrivée frein à main d’amour qui faillit en jeter plus d’un par-dessus bord), c’est là que les aventures commencèrent…

Négociations avec un bateau de pêcheurs déjà sur site (elle est ou l’épave ? vous êtes dessus ? – non, non, elle est juste à côté).

Bref amour jeta une balise à l’endroit où il pensait trouver l’épave et se mit à l’eau pour assurer le coup. Première tentative d’immersion : un courant de malade et impossible de rejoindre la balise (il est vrai qu’il est toujours judicieux de larguer le plongeur contre le courant, histoire de vérifier ses capacités de palmage). Amour tout essoufflé, s’accroche à l’échelle et chérie prend la barre : « ramène moi à la balise, ma chérie ». 50 mètres à faire : 20 premiers nickels , puis chérie inventa un nouveau sport, la plongée nautique qui consiste à trainer un plongeur tout équipé à grande vitesse (sans doute pour tester ce coup-ci la puissance des bras de amour).

Et revoici amour reparti à l’eau pour plus de 20 minutes de plongée à la recherche d’une épave (qu’il ne trouva jamais…).

Le temps nous paraissait bien long…

Petit intermède pour tuer le temps avec l’explosion du tuyau de manomètre de Pascale (journée chat noir ?) : récupération d’un autre détendeur (merci Stéphane).

Ah revoilà amour qui sort le parachute : préparez-vous ! Dans l’affolement, jet de palme magnifique dans l’eau : voici notre Pierre-Yves handicapé. « madame, madame, palme à l’eau ». Pas le temps, il faut récupérer amour.

« Allez-y, braves gens, l’épave est dessous (enfin, je pense…) » nous assure amour.

Nouvelle attraction : une palme qui passe par miracle à côté du bateau. Plongeon héroïque de Philippe qui récupère le matériel.

Bon allez, 10h30, il est temps de plonger.

Nos vaillants Olivier et Éric se jettent sur la balise et disparaissent dans le bouillon verdâtre.

Mise à l’eau de la deuxième palanquée : tant qu’à faire ils n’ont qu’à palmer (faut bien justifier les séances du jeudi), alors les larguer contre le courant à 5 mètres de la balise est une bonne option. Bon, Ben c’est raté faudra durcir l’entraînement. Après les avoir récupérés, remise à l’eau au bon endroit et immersion enfin. A noter la pointe d’agacement de Alain qui a hésité à prendre la barre à chérie pour le largage (on n’est pas chez nous, faut pas abuser, même si on est un dieu).

Houlà, 9 minutes seulement et premier parachute : la palanquée Eric-Olivier de retour. « pas d’épave, on s’est écrasé au fond et visi de 1 m dans un courant de malade… »


Je vous passe les tours et ratatours en zodiac à chercher l’épave au sonar, discuter avec les pêcheurs, etc…

Chouette, un deuxième parachute !

Oups, Pierre-Yves tout seul : il a perdu ses deux N2 au fond (ou ils se sont perdus, on hésite encore sur la version). De toute façon, c’est pas grave, ils devraient remonter dans moins d’une minute. Bon, une minute fait plus de 60 secondes à Port-Camargue car nous dûmes attendre attendre une très grosse minute avant de voir apparaitre deux parachutes (distants de cinquante bons mètres) : c’est sûr, on va retrouver nos deux N2 d’un côté et les trois N3 de l’autre, on est carrés au SCF !

Gulps : une palanquée de 4 (deux N3 et nos deux N2) et Philippe tout seul, abandonné dans son coin.

Bon, allez, on se casse, il est 11h00, personne n’a vu l’épave, seuls quelques-uns ont vu la queue d’un poisson : départ ventre à terre sur le site 2 ou tout le monde replongera (vu le peu consommé sur la première plongée).

De nouveau 20 minutes de zodiac pour arriver sur le site. Ce coup-ci, on jette l’ancre, c’est sûr on est au bon endroit. On va quand même vérifier : de nouveau amour à l’eau, re-10 minutes de ratatouillis et c’est bon : allez-y (il est 11h30, faut se dépêcher car le snack nous attend pour midi…).

Tiens un bateau qui passe avec des lignes à la traine : la réglementation doit pas être la même dans le coin ou le monsieur a pas vu le pavillon de plongée car il nous frôle et une de ses lignes passe carrément au-dessus du bateau. Chérie s’en empare, la soulève, appels au bateau (qui avance et s’en fout) et ce qui devait arriver arriva : le rapala (un bel engin de 15 cms) qui surgit, chérie qui lâche tout, le rapala qui se plante par chance dans l’anorak et non dans la gorge ou la main et fort heureusement la ligne qui casse.

Crise de stress et de larmes, tout va de plus en plus mal (journée chat noir ?).

(pour info : le pêcheur repassera une deuxième fois à côté… de toutes façons, qu’est-ce que vous venez foutre là, il y a rien à voir, allez-plutôt sur l’italien… on en vient ducon, le reste de la conversation a été coupé par la censure).

Bon tout le monde se calme on va plonger, youpi !

Amour (essoufflé et tout bleu) nous rassure : un peu de courant en surface (à vue d’œil 3 km/h mini), dessous ça va et la visi est pourrie. On va se régaler (surtout les N1, mais bon tu résistes à ça, tu résisteras à tout, croyez-moi !)


Effectivement, dès la mise à l’eau, tu as intérêt à aimer palmer ou alors t’accrocher au zodiac (sans exagérer, j’étais à l’horizontale).

On passera sous silence le fait que Didier, trouvant que son masque prenait l’eau, s’aperçut au moment de s’immerger qu’il était cassé en deux (journée chat noir ?) et dut retourner demander un masque de secours au prix d’un effort surhumain (encore merci Stéphane).

Et nous voilà partis plonger (enfin : il est midi) : bien sûr impossible d’envisager une autre descente qu’à l’ancre en se déhalant.

On notera que Sylvie, ayant oublié sans doute de faire sa déclaration de revenus, fit demi-tour à 5 mètres sans prévenir Didier, bousculant sans pitié la palanquée qui la suivait…

Quant à la palanquée de Pascale-Sébastien-Thierry, arrivée au fond et voyant que (ou plutôt ne voyant rien) elle préféra se remettre au chaud sur le bateau.

Didier et son niveau 1 survivant (Vincent) après quelques tours au fond dans un brouillard dense et s’étant aventuré à 3 mètres de l’ancre, ne la retrouva pas. Parachute, retour en surface, « tiens des copains, Vincent-Vincent et Philippe », on se sent moins seuls à 5 : le bateau est à 20 mètres. Tentative de palmage, bizarre, le bateau s’éloigne.

Notre bon Olivier se jeta à l’eau avec un bout : il manquait 10 mètres, impossible de les faire… tant pis.

Par solidarité (ou peut-être par obligation), Olivier se joignit au petit groupe : « de toutes façons, ils ont bientôt fini, on va se laisser dériver et ils viendront nous chercher »…

Ce qui fut fait 45 minutes plus tard et au moins un kilomètre plus loin…

La légende raconte qu’Alain, Pascale et Eric étaient repartis au fond pour profiter de la belle visibilité et que l’on dut user de la sirène de rappel tant les parachutes devenaient petits…

Elle raconte aussi que l’ancre s’étant coincée, personne ne voulut replonger et qu’amour retourna à l’eau.

Et ben voilà, il est 1h30, il faut rentrer et aller manger (cool le snack nous accepte encore) : pas de plongée cet après-midi (personne ne s’est plaint).

Ah j’ai failli oublié, en remontant sur le bateau Olivier a perdu son masque de vue (journée chat noir ?).

Dis Olivier, on retourne quand à Port-Camargue, on a trop rigolé !

Ps : retour battu sur le retour avec 2 arrêts (Montélimar et Vienne), sans doute la diurèse d’immersion avec un peu de retard (les mauvaises langues diront un excès de houblon liquide).